Immanquables du 06/10/2025

Santé mentale des étudiants : une situation alarmante

Un baromètre sur la santé mentale des étudiants a été commandé à IPSOS-BVA par l’IESEG et Teale. Les résultats sont alarmants et mettent en évidence une crise structurelle majeure et ancrée dans l’écosystème universitaire depuis déjà trop longtemps.

En France, moins d’un étudiant sur deux (45 %) estime être en bonne santé mentale

3 étudiants sur 5 présentent une suspicion de souffrance psychologique (60 %, vs 36 % dans l’ensemble de la population française)

63 % des étudiants affirment que leurs difficultés de santé mentale sont pour partie liées à leurs études

6 étudiants sur 10 (57 %) considèrent que leurs problèmes de santé mentale sont un frein pour suivre le rythme de leurs études

Plus d’un tiers (38 %) des étudiants envisagent d’arrêter leurs études en raison de problèmes psychologiques

Plus de deux étudiants sur cinq (43 %) ont subi au moins un type de violence au cours de leurs études

Plus d’un tiers (34 %) des étudiants ont le sentiment que personne ne cherche à les aider

Près de six étudiants sur dix affirment qu’en cas de souffrance psychologique ils se tourneraient vers un psychiatre/psychologue (60 %) ou un outil d’IA (58 %)

Le baromètre révèle une crise majeure de santé mentale chez les étudiants : 60 % montrent des signes de détresse psychologique (stress, troubles du sommeil, perte de confiance), et 38 % envisagent d’abandonner leurs études, notamment dans les filières Lettres/arts. Les causes sont multifactorielles : pressions académiques, précarité financière, violences subies (43 % des étudiants concernés), et isolement (34 % estiment ne recevoir aucune aide). Les étudiantes et les première année sont particulièrement vulnérables, avec des taux de mal-être et d’exposition aux violences plus élevés. Il est nécessaire de mettre en œuvre une action collective urgente : intégrer la santé mentale dans les politiques éducatives, renforcer les dispositifs d’accompagnement et briser le tabou autour de la demande d’aide.

Source : IPSOS-BVA

Eléments marquants issus de l'enquête :

1. Un état alarmant

  • Symptômes préoccupants : 56 % des étudiants se sentent constamment stressés, 52 % souffrent de troubles du sommeil, 47 % ont du mal à surmonter leurs difficultés, et 46 % se déclarent malheureux ou déprimés.
  • Impact sur les études : 38 % remettent en cause le sens de leurs études ou envisagent de les arrêter, notamment en filières Lettres, arts et sciences humaines (47 %).
  • Chiffres clés : Seulement 45 % estiment être en bonne santé mentale, et 60 % présentent des signes de détresse psychologique (contre 36 % dans la population générale).

2. Des populations particulièrement vulnérables

  • Première année : 57 % se sentent seuls, 42 % estiment ne recevoir aucune aide, et 33 % subissent des violences psychologiques.
  • Étudiantes : Seules 37 % se disent en bonne santé mentale (contre 53 % des hommes), et 30 % déclarent avoir subi plusieurs formes de violences.
  • Disparités par filière : Les étudiants en Lettres/arts/sciences humaines sont les plus touchés (34 % en bonne santé mentale), tandis que les filières professionnalisantes (ingénieurs, hôtellerie) s’en sortent mieux.

3. Des causes multifactorielles

  • Pressions académiques : 68 % craignent leur avenir professionnel, 64 % les examens, et 60 % les résultats.
  • Contraintes financières et sociétales : 60 % citent leur situation économique comme source d’anxiété, et 36 % souffrent d’éco-anxiété.
  • Violences : 43 % des étudiants ont subi au moins une forme de violence (psychologique, harcèlement, etc.).
  • Isolement : 34 % pensent que personne ne cherche à les aider, et 54 % ne savent pas vers qui se tourner.

4. Recommandations urgentes

  • Pour les établissements : Intégrer la santé mentale dans les politiques éducatives, former les personnels, rendre visibles les dispositifs d’aide, et lutter contre les violences.
  • Pour les pouvoirs publics : Renforcer la prévention dès le secondaire et accompagner la transition vers le supérieur.
  • Outils innovants : 58 % des étudiants se tournent vers l’IA pour un soutien rapide et anonyme, mais il faut aussi renforcer l’accès aux professionnels.

5. Un appel à l’action collective La santé mentale des étudiants n’est plus un sujet secondaire : elle conditionne leur réussite et l’avenir de toute une génération. Une réponse globale et ciblée est indispensable pour éviter un décrochage massif et protéger leur potentiel.


Au niveau ministériel :

Le ministère a déployé une plateforme d’écoute et de coordination (La Cnaé, utile pour orienter les étudiantes et étudiants confrontés à des situations de mal-être, de violence ou de discrimination. Pour autant, cette réponse demeure principalement réactive. Il serait responsable d’investir davantage en prévention et en moyens de proximité (renforcement du service de santé étudiante, réduction des délais, formation au repérage, actions anti-discriminations), afin d’offrir un environnement d’études sain et accueillant. Cet enjeu est d’autant plus crucial dans des territoires sous-dotés en offre de soins comme Le Mans et Laval en situation de déserts médicaux, où la tension sur l’offre de soins pénalise l’accès effectif à l’aide et aux accompagnements indispensables à leur bien-être et à leur réussite.


En réponse à ce baromètre pour le moins alarmant, la section FSU propose des pistes de réflexions qui pourraient être menées à plusieurs niveaux :

1. Enseignants-chercheurs et enseignants Comment nos méthodes d’enseignement et d’évaluation contribuent-elles (ou non) au stress et à l’anxiété des étudiants, et quels dispositifs pédagogiques pourrions-nous mettre en place pour les atténuer ?

2. Personnels administratifs et techniques Quels obstacles administratifs ou organisationnels aggravent le stress des étudiants, et comment les simplifier pour fluidifier leur parcours ?

3. Personnels de direction et présidence Comment intégrer la santé mentale comme une priorité stratégique dans le projet d’établissement, avec des indicateurs concrets et des ressources dédiées ?

4. Communauté universitaire Quels sont les 3 principaux facteurs de mal-être identifiés dans notre établissement, et quelles actions prioritaires pourrions-nous engager collectivement pour les réduire ?


Management toxique au CROUS ?

Chacun·e d'entre nous a pu constater ces derniers jours des changements importants autant qu'inquiétants au sein des cafétéria de l'université.

En effet, le CROUS semble avoir fait le choix de recourir à un prestataire extérieur pour la fourniture de sandwichs et de boîtes de pâtes, faisant fi de la qualité des produits à destination des étudiants et du personnel de l'université !

Par ailleurs, à la rentrée, la direction du CROUS a également décidé, sans concertation préalable, d'imposer aux agent·es affecté·es aux cafétérias une rotation de leur lieu de travail. Ainsi, chaque semaine, les collègues sont contraintes de changer de composante. Tous les liens créés au fil des mois, pour ne pas dire des années, avec les étudiants et les personnels se voient ainsi réduits à néant alors que tant pour nos collègues du CROUS que pour nous usager·ères ces moments d'échanges et de partages venaient ponctuer nos journées et rendaient notre université plus humaine.

Face à ces décisions unilatérales qui fragilisent la qualité de nos services et le lien social au sein de notre université, il est urgent de nous mobiliser pour exiger une gestion transparente et respectueuse des personnels comme des usager·ères.


Élections au CA du CNRS : le SNCS-FSU arrive en tête.

Le SNCS-FSU arrive en tête des élections au conseil d’administration du CNRS, dont les résultats ont été proclamés mardi 30 septembre 2025. Le SNCS-FSU obtient 1 862 voix (2 sièges), devant la CFDT Recherche (1 630 voix, 2 sièges), le SNTRS-CGT (1 340 voix, 1 siège), le SNPTES-Unsa (798 voix, 1 siège), Sud recherche (551 voix), le Snirs-CGC (282 voix) et FO ESR (118 voix). A noter, une participation en baisse à 25,38 % (7 079 votants) par rapport à 2021 (32,88 %).


Rejoignez-nous !

La Fédération Syndicale Unitaire rassemble des syndicats unis par des valeurs et des objectifs communs : informer, défendre et fédérer l’ensemble des agent·es du service public, qu’ils ou elles soient titulaires ou contractuel·les, et ce, toutes catégories confondues.

Elle incarne et porte un syndicalisme combatif, axé sur la rupture et le progressisme.

A l'Université du Mans, nous sommes agent·es administratifs et techniques, chercheur·es, enseignant·es ou encore enseignant·es chercheur·es.

Nous prônons l'unité pour défendre, dans les instances représentatives des personnels (F3SCT, CSA, CFVU, CR, CA ...) et dans la rue, l'ensemble des personnels et notamment leurs intérêts respectifs et collectifs. Notre lutte vise à disposer d'une université transparente, démocratique, équitable et solidaire, tout en défendant sans ménagement le Service public et la justice sociale.

C’est en nous mobilisant collectivement que nous ferons avancer nos revendications, qu’elles soient locales ou plus larges.

Pour toute question ou pour en savoir plus sur l’adhésion, n’hésitez pas à nous écrire : 📧 os-fsu@univ-lemans.fr

Rejoignez la section syndicale FSU qui correspond à votre statut :

SNASUB : pour les personnels administratifs, techniques et de bibliothèque - Adhérez

SNESUP : pour les enseignant·es et enseignant·es-chercheur·es - Adhérez

SNCS : pour les personnels du CNRS - Adhérez


Nouvelle Présidence : bilan à 6 mois

Six mois après l’arrivée de la nouvelle présidence, un premier constat s’impose : malgré les difficultés et le bilan désastreux laissé par l'équipe présidentielle sortante, le campus retrouve un climat apaisé. Les échanges avec les collègues témoignent d’un retour au collectif : l’information et la concertation reprennent enfin leur place.

La FSU, qui a choisi de soutenir cette nouvelle équipe, reste vigilante et critique. Alors que nous en avions déploré l'absence durant tout le mandat précédent, la transparence engagée — deux assemblées générales en mai et juin, une troisième prévue le 9 octobre — va dans le bon sens après une période d’opacité et de clientélisme, avec un héritage budgétaire lourd et des inquiétudes pour les agent·es les plus précaires. Ces points d’étape doivent désormais s’inscrire dans une méthode durable : calendrier budgétaire sincère, information partagée, dialogue social effectif et plan d’action contre la précarité. À ces conditions, la confiance se consolidera et l’université pourra se projeter sereinement. Les orientations récentes – économies ciblées et harmonisation de la gestion (REH, offre de formation, répartition des services) – semblent aller dans le bon sens. La FSU défend avant tout l’équité de traitement pour tou·tes, et ces premières mesures en tracent la voie.

Reste que la section FSU ne relâchera pas sa vigilance. Comme toujours, elle continuera à dénoncer ce qui est inacceptable pour les personnels et à promouvoir la défense des missions de service public qui nous unissent.

Par exemple, pour élaborer le Plan de Retour à l'Équilibre Financier voulu par le rectorat (conséquence de l'héritage budgétaire désastreux laissé par l'ancienne gouvernance), un comité de pilotage interne à LMU s'est réuni pour travailler sur des orientations méthodologiques et structurelles. Dans ce cadre, comme en a fait état le directeur de l'UFR Sciences aux personnels de l'UFR, les directeurs de composantes, de laboratoires, d'instituts et de services ont reçu un courrier de la présidente, courant septembre, leur demandant de contribuer au plan de retour à l'équilibre par l'identification de pistes d'économies mais également de recettes pour l'université.

Dans ce courrier, il est également fait état de 7 groupes de travail internes à LMU en cours de construction :

  • Rationalisation de l'offre de formation et des activités pédagogiques
  • Maitrise et efficience de la masse salariale - Gestion RH
  • Maitrise et efficience de la masse salariale - Numérisation et outils
  • Maitrise et efficience de la masse salariale - Simplification des processus
  • Optimisation de l'utilisation des locaux et sobriété énergétique
  • Maitrise des achats, externalisation et abonnements
  • Voies de financement

Le sujet de la maitrise et de l'efficience de la masse salariale, central dans le courrier, est un sujet qui questionne et angoisse bon nombre de collègues, notamment les plus précaires.

La FSU sera très vigilante à la constitution de ces groupes de travail et au choix de ses membres en prônant la mixité des statuts et des classes socio-professionnelles représentatives de toute l'université.

La FSU suivra également ces travaux de très près en défendant, comme à son habitude, la qualité de notre offre de formation, celle de nos activités de recherche et la préservation des postes des collègues, quels que soient leur statut, leur grade ou leur catégorie professionnelle.


Une distinction qui se distingue

Personne ne l'ignore, la section FSU a fait le choix en toute transparence de soutenir, en participant à ses listes, la candidature de Delphine Letort lors des dernières élections aux conseils centraux de l'université sur la base de valeurs partagées et d'un projet qui faisait sens pour nous .

Lors du 1er CSA de la nouvelle mandature, les élus du "syndicat majoritaire à l'Université du Mans", comme aime à le dire le responsable local, ont remis directement en cause l'éthique et l'indépendance des élus FSU vis-à-vis de la présidence de l'université ainsi que leur présence au sein du CSA, lieu d'expression du dialogue social.

Comme toute bonne série a besoin d'un épilogue, nous tenons à féliciter chaleureusement le responsable local de ce syndicat majoritaire pour sa promotion au grade de Chevalier des palmes académiques sur proposition du président sortant qu'il a soutenu tout au long de son mandat.

Morale : mieux vaut être transparent pour démontrer son indépendance plutôt que rester dans l'ombre au risque que son allégeance soit mise au jour.